C’est donc la rentrée et cette année sera à coup sûr particulière, voire déterminante à plus d’un titre.

Déterminante, tout d’abord, parce que pendant l’été est entré en vigueur le décret relatif à l’obligation de déclarer ses conducteurs détachés pour les entreprises de transport routier non françaises. Cette mesure, l’OTRE n’a eu de cesse de la demander et elle sera un vecteur de régulation du marché et des prix dans les mois à venir. Et ce n’est pas pour rien que les ultra-libéraux d’Europe de l’Est l’ont attaquée.
Mais ses effets se font-ils déjà ressentir ? Tout porte à le croire à voir le nombre d’appels téléphoniques reçus par l’OTRE de transporteurs souhaitant des renseignements sur l’obligation d’avoir un représentant légal en France et se plaignant du coût financier de cette obligation !

Rentrée particulière ensuite parce que 2017 sera une année d’élection présidentielle. D’ores et déjà les candidats sont pléthores et affûtent leurs propositions. Si le secteur est déjà engagé dans la transition énergétique, à n’en pas douter le transport, la mobilité, la fiscalité seront des thèmes de cette campagne.
L’OTRE ne manquera pas d’aborder aussi la question du patriotisme économique, au vu de la concurrence déloyale à laquelle doivent faire face les transporteurs français. Alors que ce gouvernement et son secrétaire d’État aux transports se sont engagés dans la lutte contre cette concurrence déloyale, quelle sera l’attitude adoptée par les différents prétendants ? Ils devront dire aux transporteurs s’ils comptent choisir comme l’OTRE le défend, la voie d’un secteur régulé et contrôlé ou s’ils sont porteurs d’un projet beaucoup plus libéral. Cette question sera primordiale.

L’OTRE ne manquera pas non plus, à l’occasion de cette campagne, de rappeler que si les transporteurs ne sont pas opposés à financer les infrastructures de transport ce ne sera pas à n’importe quel prix et dans n’importe quelle condition. Elle saura leur rappeler ce qu’il en coûte de présenter un tel dossier fiscal mal ficelé…

Les débats se porteront aussi au niveau européen.
En effet, cet automne la Commission européenne a mis à l’ordre du jour la révision de textes extrêmement importants pour le transport routier : la directive « détachement des travailleurs », et le paquet routier.
D’un côté sur la directive « détachement des travailleurs », un groupe de onze États membres a déposé une procédure contre cette révision. Ces mêmes onze États membres qui ne cessent de répéter que les conducteurs routiers ne sont pas des travailleurs détachés ! Cette prise de position, l’OTRE la combat car elle est la base d’une économie ultra-libérale destructrice de valeurs et d’emplois pour nos entreprises.
L’OTRE soutiendra toutes les initiatives qui permettront de mieux cadrer ce détachement des travailleurs et notamment des conducteurs, telle que la loi française, et elle défendra cette positon auprès des autorités européennes.

Il en sera de même sur la révision du paquet routier et plus précisément sur la définition du cabotage routier. Là aussi, les défenseurs du transport à bas coût développent l’idée que le cabotage ne doit pas être régulé et que n’importe quel camion a le droit de rester le temps qu’il veut sur le territoire d’un pays qui n’est pas son pays d’origine. Les lecteurs connaissent les positions de l’OTRE sur ce sujet et c’est un vrai combat politique que nous mènerons au niveau européen contre cette vision du transport.

Que ce soit au niveau national ou au niveau européen, les sujets d’actualité sont assez similaires ou se rejoignent, et les enjeux sont cruciaux !

Les décisions qui seront prises intérieurement ou à l’échelle européenne dans les mois à venir détermineront l’avenir du transport routier, et donc celui des entreprises.
Les transporteurs peuvent compter sur la vigilance et la pugnacité des représentants de l’OTRE pour que nous parvenions à un secteur mieux régulé et une concurrence qui permettra la compétitivité des PME françaises.

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