« La route restera le principal mode du transport de marchandises », Jean-Marc RIVERA
25 juin 2025

À la suite de la conférence « Ambition France Transports 2025 » initié par le ministre des Transports, les déclarations du PDG du groupe de la SNCF sur le financement de l’écotaxe ont suscité de vives réactions. Jean-Marc Rivéra, Délégué général de l’OTRE, a tenu à recontextualiser et réagir dans l’émission « Les routiers sont toujours aussi sympas » de Vinci Autoroutes. Il indique, « qu’une fois de plus, ce qu’il en ressort de cette intervention c’est de faire payer le secteur du transport routier pour donner les fonds aux autres modes de transport« .
« Taxer les autres et donnez-nous l’argent… » Jean-Marc RIVERA dénonce cette proposition insupportable du président de la SNCF. Il rappelle que le transport routier français contribue déjà fortement au financement des infrastructures par le paiement de différents prélèvements ou taxes. Les écotaxes régionales, les péages urbains constituent des pistes qu’il faut abandonner et nullement être une aubaine pour la SNCF. En investissant ces dernières décennies sur les seuls LGV, elle doit assumer le choix qu’elle a fait de délaisser le réseau secondaire. Aucune nouvelle fiscalité susceptible d’affecter la compétitivité des entreprises françaises de transport routier, dont les équilibres économiques sont très fragiles dans une conjoncture qui leur est très défavorable, ne doit être envisagée.
« Pour rappel, 90 % des flux de marchandises circulent par la route et 9 % passent par le fret ferroviaire, ce sont des faits. Des objectifs ont été fixés, à savoir augmenter la part du fret ferroviaire, et le secteur du transport routier y est très favorable. Cependant, même si ces objectifs sont atteints, il faut savoir que la route restera le principal mode de transport de marchandises. Le transport routier doit donc être soutenu dans ses objectifs de décarbonation ».
« Autre fait, 60 Md€ sont prélevés chaque année sur les mobilités dont 40 Md€ sur les usagers de la route. Seulement 10 Md€ retournent aux infrastructures. Plutôt que d’imaginer de nouvelles taxes, la réaffectation d’une partie des recettes existantes, actuellement affectée au budget général de l’État, vers le financement des mobilités du quotidien, constitue le seule voie pertinente et réaliste », explique le délégué général de l’OTRE.