Les principaux candidats à l’élection présidentielle sont aujourd’hui connus. Cinq d’entre eux  peuvent prétendre atteindre un score à deux chiffres au premier. Ce critère leur donne le statut de principaux candidats. Un seul sera chef de l’État.

 

À l’examen de leur programme, les transports en général constituent un thème de débat important, au cœur des propositions de presque tous les candidats. Les uns ou les autres développent tous des propositions transversales pour toutes les entreprises. Ils sont moins nombreux à faire des propositions spécifiques au transport routier. Quand ils le font, et en l’état de ce qui peut être lu, c’est principalement sous l’aspect social ou écologique.

 

Petite revue programmatique synthétique des prétendant(e)s…

 

Le candidat de la droite et du centre, François FILLON est très attaché à une réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il préconise une sortie rapide des énergies fossiles au profit d’énergies dites « décarbonnées », le nucléaire et les énergies renouvelables par exemple. Il défend la mise en place d’un prix plancher européen des carburants polluants pour donner de  la compétitivité à des énergies plus propres. Sur ce point François FILLON souhaite ainsi fixer un prix minimal de 30 euros par tonne de CO2 émise et faire jouer à plein le principe de responsabilité.

 

À l’extrême droite, Marine LE PEN, cherche à séduire les acteurs du transport de marchandises : d’abord, augmenter de 200 euros les salaires jusqu’à 1500 euros nets par mois. Sur la base du salaire fixe hors primes, beaucoup de conducteurs routiers sont concernés. Elle défend en outre une baisse significative de la TICPE, si elle est élue. Cette taxe sur le carburant serait réduite de 20 %, soit une réduction des prix de 12 % à la pompe. En contrepartie, elle veut taxer davantage les grands groupes gaziers et pétroliers. Concernant la concurrence des pays  d’Europe centrale et de l’Est, elle propose une « protection intelligente aux frontières pour lutter contre la concurrence déloyale des pays à très bas coût de main d’œuvre », mais aussi une « renégociation des traités européens pour mettre fin au dogme de la concurrence libre et non faussée, en particulier pour les transports sur route, le ferroviaire, les services de livraison comme la poste ».

 

À gauche, Benoît HAMON, le candidat du Parti socialiste, propose de passer aux 32 heures sur 4 jours pour favoriser l’emploi et alléger la pénibilité « dans des secteurs comme les transports, la grande distribution, la consommation » Préconisant l’abrogation de la loi travail, le socialiste veut  instaurer une « taxe sur les robots » pour financer la protection sociale et les retraites : une proposition significative pour les secteurs comme le transport, où les conducteurs seront peut-être remplacés demain par des ordinateurs de bord intelligents  et pour la logistique, où les robots commencent à remplacer les salariés dans les tâches les plus compliquées ou les plus pénibles.

 

L’ancien ministre de l’économie, Emmanuel MACRON,  se dit favorable au travail à plus de 35 heures par semaine. Effets directs induits sur les niveaux de rémunérations des conducteurs qui aujourd’hui du fait des heures supplémentaires multiplient leur salaire quasiment par deux. L’idée d’Emmanuel MACRON est de mettre en place un « travail à la carte », en fonction des besoins en heures supplémentaires, mais aussi de la pénibilité ou de l’âge. Par exemple, le candidat suggère que dans les métiers qui peuvent devenir plus pénibles avec l’âge (conducteur routier, technicien logistique en font partie), les « seniors » ne travaillent que 30 ou 32 heures hebdomadaires, tandis que les plus jeunes pourraient aller jusqu’au double si besoin. Cette proposition s’inscrit dans son souhait d’une réforme du travail : « Aujourd’hui, le droit du travail est trop rigide car essentiellement défini par la loi, avec des règles qui sont les mêmes pour tous les secteurs et tous les acteurs de l’économie française », estime le candidat. « Ce que l’on oublie, c’est que ces secteurs sont bouleversés par des changements qui se font à des rythmes et avec des réalités très différents ». Il propose donc de repenser les droits fondamentaux liés au travail, de sanctuariser les plus importants, et de libéraliser davantage le secteur de l’emploi pour le reste, afin d’offrir plus de souplesse aux entreprises et un accès au marché du travail plus égalitaire.

 

Soutenu par le Parti communiste français, Jean-Luc MÉLENCHON souhaite « porter la préoccupation écologique au sommet de la hiérarchie des normes et de l’activité de l’État ». Le candidat a pour objectif, s’il est élu, « 100 % d’énergies renouvelables d’ici 2050 ». Au cœur de son programme, des actions en faveur du fret, du rail, des transports publics et une transition vers 100 % de véhicules électriques… et, a contrario, la mise en place d’une taxe kilométrique et d’une contribution carbone sur le transport de marchandises, la valorisation des circuits courts et la pénalisation des circuits longs et des transports sur la distance…

 

Dans cette campagne électorale qui s’intensifie, les enjeux pour le transport routier n’ont peut-être jamais été aussi importants pour sa croissance… Oserions-nous écrire, pour sa survie ?

L’OTRE tiendra le rôle qui est le sien dans ce débat spécifique du transport routier. L’interpellation qu’elle a adressée aux candidats dans la plateforme publiée début janvier 2017 est on ne peut plus claire* de ce point de vue !

 

OTRE attend des réponses tout aussi nettes des candidats.

 

PhB

 

 

* Retrouvez la plateforme présidentielle de l’OTRE par ici

Téléchargez l'article en PDF : Download PDF