La route électrique devient réalité !
Un tour de roue de plus vers la route du futur !
Après les chaussées photovoltaïques inaugurées en France et en Chine, après la route lumineuse et communicante, après celle qui récupère la chaleur pour alimenter des bâtiments voisins, voici la route qui recharge les camions et les autocars électriques !
Une innovation ? Non, une révolution !
C’est en Suède qu’a été officialisé le lancement de la première route de recharge par induction au monde capable de recharger des bus ou des camions électriques pendant qu’ils roulent. L’expérimentation prendra place sur l’île de Gotland, la plus grande île du pays située au milieu de la mer Baltique.
Le 12 avril dernier, l’administration suédoise des transports (Trafikverket) a annoncé que le consortium Smart Road Gotland construirait ce banc d’essai de route électrique long de 1,6 km sur une route de 4,1 km qui relie l’aéroport au centre-ville de Visby, l’unique agglomération de l’île.
Des bobines de cuivre, placées à 8 cm sous la chaussée, s’activeront uniquement lorsque les véhicules électriques équipés de récepteur passeront au-dessus. Un récepteur de 12 kg suffit pour une voiture standard, les bus et camions en disposeront d’un nombre supérieur, qu’il s’agira de déterminer. L’énergie utilisée proviendra d’énergie renouvelable (solaire, thermique, éolien). Du 100 % renouvelable !
Ce projet public-privé d’un budget de 11 millions d’euros utilisera la technologie développée par la société israélienne Electreon, l’un des leaders mondiaux dans la technologie dynamique de transfert d’énergie par induction (DWPT). Le bus électrique (un E-Bus du chinois Higer) sera configuré par Dan Transport, le principal opérateur de bus en Israël et investisseur stratégique d’Electreon. Il devrait rouler à partir du printemps 2020 sur la route électrique.
En février 2019, Dan Bus et Electreon ont également annoncé le lancement d’un projet de recharge par induction pour une ligne de bus à Tel Aviv-Jaffa sur une distance d’un kilomètre. Sur le projet suédois, de nombreux autres partenaires privés sont impliqués, parmi lesquels l’opérateur de transport public suédois Flygbussarna (groupe Transdev), Swedavia (autorité aéroportuaire suédoise), Hutchinson (fabricant leader français de bobines souterraines) ou encore Eitech (filiale suédoise de Vinci).
La Suède prévoit la construction d’environ 2 000 km de routes électriques pour le chargement dynamique des véhicules, un projet d’environ trois milliards d’euros.
Les transports routiers représentent 30 % des émissions de gaz carbonique en Suède, qui cherche à les réduire drastiquement. La nation scandinave ambitionne de devenir, dès 2030, « l’un des premiers pays développés sans énergies fossiles » pour ce secteur de l’économie.
Et en France ?
Le système comparable, nommé APS, imaginé par Alsthom, a été initialement conçu pour l’alimentation dynamique des tramways. Une solution éprouvée, déjà déployée à Bordeaux, Rio de Janeiro et Dubaï…
Pas de route électrique en prévision en France. L’expérience suédoise reste, pour le moment unique. Au-delà de toutes les questions, l’approche reste intéressante à l’heure où la transition énergétique est sur toutes les lèvres, dans toutes les têtes et… dans tous les budgets des nations européennes !
Un dossier incontestablement du futur à suivre.
Philippe BONNEAU