Élection européenne : un enjeu majeur !
Les candidats répondent à l’OTRE
Dimanche, en France, sera jour d’élection… Et d’ailleurs, plus qu’en France : dans tous les pays de l’Union européenne. Dans une de nos News hebdomadaire, nous avions déjà dit combien il serait irresponsable de ne pas se soucier de cette consultation (Cf. édito n° 734 « Paquet mobilité : Attendre et voir… après le 26 mai).
Les candidats sont légions en France. 2686 (!) répartis en 34 listes qui au soir du scrutin, pour 79 d’entre eux, occuperont les 79 sièges attribués à notre nation sur les 751 députés au Parlement européen de Strasbourg. Quelles que puissent être les positions des uns ou des autres sur la politique de l’Union européenne, notre rôle d’organisation professionnelle n’est pas de soutenir ou de condamner telle ou telle liste. Mais attachés aux valeurs républicaines qui font l’un des éléments constituant de notre représentativité, deux éléments majeurs nous obligent :
→ D’abord, chacune et chacun doit voter ! C’est un droit mais aussi un devoir. S’exprimer même par un vote blanc, c’est participer à ce qui fonde la démocratie. Ne pas s’en souvenir, c’est faire peu de cas de celles et ceux qui nous ont précédés, marqués de la conviction démocratique, le payant parfois au prix de leur vie. L’oublier en ne votant pas, c’est laisser libre cours aux idées les plus fantaisistes quand elles ne sont pas mortifères.
→ Ensuite, l’élection de dimanche est celle d’un parlement unique au monde ! Des nations désignent au suffrage universel direct une assemblée composée de représentants de pays différents qui pendant des siècles se sont entretués dans des conflits majeurs. L’Europe n’est pas qu’une affaire économique et sociale. Il faudrait pouvoir, posément, le rappeler surtout aux frontières balkaniques qui, il y a moins de 30 ans, ont connu l’indicible… Rien n’est acquis.
Ceci posé, l’Union européenne est une réalité politique au sens premier du mot. Elle légifère sur tout. Et ça n’est pas sans conséquence sur l’activité économique et sociale des branches dont celle du transport routier européen dans son ensemble et français en particulier.
Dans ce contexte bien précis, Aline MESPLES, au nom de l’OTRE, a adressé une lettre aux principales têtes de liste françaises. Dès l’abord elle leur écrit sans langue de bois, que « des enjeux d’une importance cruciale pour notre profession sont toujours en discussion au Parlement européen. » en regrettant que « L’échec de l’aboutissement des travaux du Paquet Mobilité sonne comme une terrible désillusion pour nos PME qui attendaient beaucoup de ce texte. » Et de stigmatiser « (…) tout ce temps perdu, tous ces atermoiements, toutes ces opérations dilatoires orchestrées par certains pays… »
Aline MESPLES redit aux candidats, en forme d’avertissement, que « L’enjeu est de taille. Il est de la responsabilité de celles et ceux qui seront, demain, nos mandataires à Strasbourg comme à Bruxelles. »
Avant de terminer en invitant les candidats à faire part de leur positionnement sur cette question majeure pour le transport, elle rappelle les cinq points majeurs attendus par l’OTRE sur le Paquet Mobilité :
1. un droit encadré du détachement propre au secteur du transport routier ;
2. le maintien de la règle actuelle sur le cabotage en instaurant une période de carence de cinq jours ;
3. la généralisation de l’interdiction du repos normal des conducteurs dans leur cabine, déjà en application en France depuis la loi SAVARY de juillet 2014 ;
4. inclure dans le champ d’application de la réglementation de l’accès à la profession du transport routier de marchandise les véhicules utilitaires entre 2,4 et 3,5 tonnes pour les transports internationaux ;
5. le déploiement des tachygraphes intelligents géolocalisés dès 2022 (et non pas 2034) dans tous les nouveaux véhicules, et d’ici 2024 dans tous les véhicules de plus de 3,5 tonnes.
À l’heure où nous écrivons ces lignes seules quatre têtes de liste nous ont répondu [une cinquième suivie d’une sixième réponse ont été reçues après publication de cet article et ajoutées ci-dessous] :
- Debout la France – Nicolas DUPONT-AIGNAN
- Europe Ecologie – Les Verts – Yannick JADOT
- La France insoumise – Manon AUBRY
- Les Républicains – François Xavier BELLAMY
- La République en marche – Nathalie LOISEAU
- Rassemblement national – Jordan BARDELLA
La lecture des réponses laisse apparaître une divergence d’appréciation. Ce qui n’est guère étonnant… Mais tous dénoncent le dumping social des pays d’Europe centrale et de l’Est dans la mandature passée, avec des nuances, certes, ils veulent s’engager dans la défense du transport routier français et partagent, pour certains, les convictions rappelées par la présidente…
Si les paroles s’envolent, les écrits restent…
C’est la neuvième mandature qui commencera après le 26 mai pour le Parlement européen… On voudrait que, comme la neuvième symphonie de Beethoven, cette mandature soit un Hymne à la Joie… celui la même qui est l’hymne européen !
On peut toujours rêver, non ?
Philippe BONNEAU